Témoignages troubles bipolaires mentaux et physique

 Parce que le trouble bipolaire est considéré comme une maladie mentale , la plupart des gens se concentrent sur la façon dont les hauts et les bas des épisodes maniaques et dépressifs peuvent être éprouvants mentalement.

Mais les symptômes du trouble bipolaire peuvent être tout aussi physiques que mentaux. Et parfois, les différentes « catégories » de symptômes s'entremêlent
Voici ce que disent les personnes sur ces symptômes physiques:
1. « Perte de mémoire. J'ai fait des choses pendant un épisode maniaque dont je ne me souviens plus plus tard, me demandant comment j'étais arrivé là où je me trouvais. -Shannon D.
2. « Acathisie . Imaginez que vous assistez à une conférence et que vous deveniez vraiment anxieux, et que vous commenciez à faire rebondir votre jambe. Imaginez maintenant que vous êtes si agité que vous devez rebondir ou secouer tout votre corps pour essayer de soulager l'inconfort. Et pas seulement une heure, pendant plusieurs jours, parfois des jours. J'ai l'impression d'être littéralement piégée dans ma propre peau, et la seule issue est de la déchirer ou de la décoller. —Meghan G.
3. "Ne pas pouvoir dormir en cas d'hypomanie et ne pas dormir suffisamment en cas de dépression. Les niveaux d'énergie sont erratiques. Manque d'appétit ou faim et manger trop. Douleurs corporelles et sensation d'avoir besoin de sortir de sa propre peau. — Jazmyne F.
4. "Mes niveaux d'énergie changent vraiment de façon spectaculaire. Lorsque je suis hypomaniaque, je peux rester dehors toute la journée et m'adapter à quatre choses différentes, alors que lorsque je suis déprimé, je n'ai pas l'énergie nécessaire pour sortir du lit de temps en temps. -Madoka S.
5. « Maladresse. Quand je suis trop « debout », je bouge trop vite et laisse tomber tout, claque les armoires et les portes sans le vouloir, je trébuche sur le sol. Quand je commence à devenir plus maladroit, je sais que je dois ralentir ou je deviendrai complètement maniaque. —Icee B.
6. « Cela ne vous dérange pas d'aller à des millions de kilomètres à l'heure, mais votre corps est tellement épuisé que vous ne pouvez pas bouger. C'est comme un marathon rien que de lever les bras pour se brosser les cheveux, même si vous allez aussi loin ce jour-là. — Kaytlynn J.
7. "Mon irritabilité me fait mal physiquement. Je sens mon cerveau palpiter douloureusement contre mon crâne et mes membres se mettent à picoter et mon cœur commence à battre plus vite au hasard et c'est presque comme une crise d' anxiété exhaustive mais constante quand je suis d'humeur irritable. —Betsi L.
8. "J'ai des nœuds dans les épaules et le dos parce que je reste tendu tout le temps. Certains ont la taille d'une balle de golf. J'ai aussi des crampes musculaires. J'aimerais vraiment pouvoir me permettre d'avoir des massages réguliers. Je ne me sens jamais détendu et cela affecte ma posture. -Robin J.
9. "Ne pas pouvoir parler. Je pense que je forme des phrases complètes lorsque je ressens l'anxiété associée à mon bipolaire. Pourtant. les gens me disent que c'est vraiment juste un tas de "umm" et d'oublier ce que je disais. —Olivia W.
10. "Une sensation de bourdonnement étrange que je ressens dans tout mon corps et les papillons sans fin dans mon estomac pendant un épisode maniaque. Cela me donne l'impression que je pourrais courir pendant des heures mais aussi vomir. De plus, cela rend le sommeil presque impossible. - Cassy H.
11. "Être en surpoids. Je mange trop et je ne peux pas m'entraîner quand je suis déprimé. Et je me couche tard et j'ai très faim quand je suis maniaque. Rien de bon ne peut m'arriver physiquement quand j'utilise toute mon énergie à me battre pour y rester mentalement. — Mallory J.
12. "Votre corps et votre esprit deviennent en quelque sorte séparés. Par exemple, lorsque vous êtes dans un épisode dépressif et que vous ne pouvez pas sortir du lit, votre cerveau vous hurle dessus, essayant de vous forcer à vous lever, mais votre corps n'écoute pas. Puis, lors d'un épisode maniaque, votre corps vous crie de le laisser se reposer, mais votre cerveau est tout, 'Non. Nous devons finir de réorganiser votre chambre à une heure du matin afin d'avoir le temps de terminer un cahier à couverture rigide et de lire deux romans avant que le soleil ne se lève. " - Reinrose B.
13. "Pendant que j'éprouve des symptômes d'anxiété et des phases d'hypomanie, je tire sur mes cheveux (mais pas pour les arracher). Je roule et fléchis également mes chevilles et mes poignets, généralement sans m'en rendre compte. — Aimée C.
14. "Je me parle à voix haute quand je suis maniaque. Il y a tellement de pensées et de stress à propos de certains aspects de ma vie que je rejoue sans cesse comment gérer les situations dans ma tête pour ne pas avoir la diarrhée de la bouche de manière inappropriée. Mais je ne pense pas seulement à ces situations, je les dis à haute voix : dans la voiture, sous la douche, etc. Je me rattrape et j'espère que personne ne m'a entendu. C'est comme s'il y avait tellement de pensées qui s'emballaient qu'elles ne pouvaient s'empêcher de déborder verbalement aussi. —Tracy S.
15. "Problèmes de peau variés. Quand je roule à des millions de kilomètres à l'heure et que je ne dors pas, je suis rempli d'hormones de stress et ma peau en prend un coup. Idem avec la dépression . Quand je suis nivelé, ma peau s'éclaircit jusqu'au prochain épisode. -Kelly A.
16. "Les problèmes gastro-intestinaux sont courants pour moi. J'ai dû subir une opération d'urgence de la vésicule biliaire et je vis toujours avec des problèmes tous les jours. -Tiffany I.
17. « Panne de courant. Lorsque la rage s'installe, je m'évanouis et je ne me souviens pas de tout ce que je dis ou fais. J'ai aussi des maux de tête à cause de la colère extrême ou des montées d'adrénaline. Je suis également très fatigué, même si je ne fais rien physiquement. Mon cerveau m'épuise. —Randi E.
18. « Des hallucinations tactiles — des choses qui rampent sur moi ou des gens ou des choses qui me frôlent et qui ne sont pas là. Ne pas pouvoir garder mon corps immobile et avoir des spasmes musculaires sans douleur (acathisie), perte de mémoire et brouillard cérébral, heurter ou heurter constamment des objets, des nœuds, des douleurs et des muscles très tendus dans le dos, les épaules et le cou, une mâchoire raide et douloureuse à force de la serrer et de grincer des dents, de ne pas pouvoir respirer, d'hallucinations auditives - généralement pas de mots spécifiques que je puisse distinguer, plutôt comme des cris. Claustrophobie et hyperventilation lors d'anxiété et lors d'épisodes maniaques. — Cristal T.
19. « Le bégaiement . Parfois, c'est tellement grave que je ne peux pas finir ma phrase, alors je m'arrête et je dis ça ne fait rien et je m'en vais – c'est plus facile que de m'embarrasser davantage. —Kiesha L.
20. "Je peux sentir mon cœur battre dans tout mon corps. J'ai l'impression de voyager aussi vite qu'un colibri tout en restant complètement immobile. — Amber Linn G.

Témoignage bipolarité et travail

 " Bonjour à tous. Après avoir lu avec soin deux riches témoignages, l'un sur la difficulté du monde du travail pour nous bipolaires, et l'un sur le cheminement vers une certaine (belle) stabilité qui peut passer par différents événements (dont outre travail), je vous propose un exemple de vie, la mienne, professionnellement chaotique ; et des parades pour ne pas s'exclure de la société.

C'est en 2012 que je termine un Master 1 après des années de Mentions Très Bien et Bien dans mes études, avec un stage qui se révélera très réussi. Rempli d'éloges et dont le travail rendu sera approuvé par l'organisation où j'ai pu travailler. S'annonce alors une carrière très prometteuse puisque je trouve pour apprentissage de Master 2 une très importante compagnie, très élitiste, qui me fait une place de choix. Pour moi qui était déjà diagnostiquée bipolaire depuis alors 4 ans, et sans doute l'étant d'ailleurs depuis 8 ans, mon avenir professionnel s'annonçait radieux et pas l'ombre d'un nuage n'était au ciel. Bien que les études furent amoncelées de périodes de dépression, la passion dévorante que j'avais pour celles-ci me remettait toujours en piste au moment des partiels, dans un stress qui était là et seulement là totalement bénéfique.
Mais mon Master 2 fut le commencement d'un certain chaos. 35Heures (et heures supplémentaires non déclarées mais acceptées volontiers) de travail en entreprise, 35h la semaine suivante voire 40 en cours et ses exposés en plus tard le soir, avec un traitement qui pourtant me clouait au lit dès 20heures... Non, je ne tenais plus le rythme. C'est ainsi que j'ai connu pendant cet apprentissage mon premier arrêt maladie pour dépression, puis des périodes de fluctuations de capacité de travail par phases hypomaniaques, mixtes ou dépressives. Là où les dirigeants étaient ravis de leur recrutement, les mois s'écoulaient et ils en devenaient sceptiques. L'année se termine de la façon suivante : une sorte de burn out, 4 mois d'hospitalisation, des partiels d'examens réalisés en rattrapages des premiers rattrapages où bloquée en hôpital je ne pouvais aller...et donc un grand manquement à l'entreprise. Bref, ce Master 2 je le terminais sur des 0 en partiels et sur un mémoire de fin d'études non rendu. L'académie me l'a donné en me l'exprimant ainsi : on vous le donne malgré tout. L'entreprise n'a plus voulu entendre parler de moi – les phases hypomaniaques ayant engendrées des attitudes « perchées » qui ont choqué un grand nombre de dirigeants (je travaillais dans les bureaux de la direction), les phases dépressives se comprenant un peu mieux par eux mais ne me permettant pas une productivité jugée normale.
Je suis sortie de ces études, de cet apprentissage sans reconduction d'un contrat en CDD puis CDI qui m'avait été promis. Il fallait tout recommencer à 0 dans mes recherches et j'ai déménagé loin.
Les premières recherches d'emploi puisque j'ai quand même validé mon diplôme, même d'une drôle de façon... Sortant de 4 mois d'hospitalisation psychiatrique, je mets un moment à m'en remettre et ne cherche alors pas vraiment activement au début. Un peu d'oisiveté je le reconnais, j'essaie juste de rétablir mon moral. Je me rends compte que j'ai commencé à perdre beaucoup de points : encore un peu de confiance en moins, de la concentration, de l'attention...
Mais je me lance enfin dans mes recherches. Et là, la dégringolade professionnelle commence. Je vais faire l'accroche ainsi : je n'ai pas réellement travaillé depuis cet apprentissage en 2012/2013.
J'ai essayé une vingtaine de contrats de mémoire, une vingtaine d'emplois donc. Arrive toujours la même rengaine : je tiens les postes entre une demi-journée (et par une fois je n'ai même pas pu me rendre à l'entreprise qui venait de me recruter pour ne serait-ce que faire une heure...) et deux mois maximum. J'ai beau essayé : dans mon domaine d'études où je suis diplômée et expériences, dans un métier passion, dans du job alimentaire ou dans des métiers qui me bottent sur papier. Je n'ai pas de difficultés à être embauchée. En effet, en phase plutôt haute, je postule beaucoup je suis une pile électrique et sais convaincre dès la lettre de motivation (qui vaut désormais bien plus que mon CV troué) pour décrocher un entretien...où la confiance en moi de la phase haute me donne toutes les clefs pour faire entendre à l'employeur ce qu'il faut pour qu'il me recrute.
Mais les raisons à ce que je ne reste pas en poste ? Pour mes propres ruptures de période d'essai : un stress épouvantable pour commencer. Des attaques de panique à n'en plus finir sur lieu de travail. Sur un lieu de travail d'ailleurs j'avalerais beaucoup de médicaments, sans en faire une tentative de suicide pour autant, j'en serai « éméchée » tout de même, c'est très mauvais pour la santé. Il y a aussi divers autres facteurs : le non-sens ressenti quand on a accumulé trop de souffrances, de ne pas trouver de « puissance supérieure » sans parler du tout religion mais dans un sens...d'un sens oui qui m'animerait pour le travail. Il y a le vide extrême et le sentiment d'ennui dans la plupart des postes. S'imaginer plusieurs heures semaines pendant 47 semaines par an sur le même poste, c'est abyssal. Il y a la fatigue, des médicaments, des moyens de locomotion... Il y a le manque total de confiance en soi, le syndrome de l'imposteur... Je pense que j'en oublie, mais tout ça fait tendre rapidement vers une certaine dysthymie si pas pire, une dépression. Et puis il y a eu les deux cas où l'entreprise elle-même a annulé ma période d'essai parce que ma concentration, mon attention, ma capacité d'apprentissage étaient quasi nulles... (alors même qu'en études j'excellais, la maladie s'étant empirée depuis).
Peut-être que certains se reconnaîtront dans ce témoignage ?
Pour un autre exemple, en hypomanie : je décide de commencer un tout nouveau métier. Sans aucunes bases, je postule à un poste et je suis tellement convaincante qu'on me promet un job saisonnier puis une alternance pour avoir un diplôme dans ce nouveau métier mais aussi juste après une création de poste CDI. Avant même de commencer le contrat je fais du démarchage de partenaires, je construis des supports d'animation (métier dans l'animation), etc.... Puis je commence et le jour J au soir, je vois que ce ne sera pas du tout mon truc, les angoisses sont revenues... Je laisse tout tomber, s'en suit une belle déprime.
En mai dernier encore j'ai essayé un tout nouveau métier, j'ai tenu deux journées. Ça en devient un record... Là, que fais-je encore, je recommence à re-regarder quelques offres. Deux boîtes viennent d'essayer de me joindre plusieurs fois, m'ont laissé des messages : c'est sans doute un intérêt pour me demander de réaliser un entretien de recrutement. Mon anxiété généralisée m'empêche totalement d'écouter ces messages. Alors je vais me griller sans réponse...
Je suis d'ailleurs déjà « grillée » dans plusieurs boites d'interim... Le travail ne s'annonce pas radieux. A 30 ans je ne me vois en fait jamais plus travailler... J'aurai tenté, mes jobs étudiants, mes stages, mon apprentissage... Tout ça pour ? Du chômage... Parce que la maladie n'épargne pas. Après que chacun se rassure, chaque parcours est bien unique. Nombreux sont ceux qui s'en sortent au travail. Mais moi, cela demeure une montagne. Malgré des suivis Cap Emploi (le Pôle Emploi des handicapés), ma reconnaissance RQTH... Je suis dans un beau flou artistique.
Alors je touche l'AAH. Mais celle ci n'étant pas à vie mais reconductible, je suis un gouffre d'angoisse à l'idée que malgré tout elle ne soit reconduite. Et qu'alors je vienne vivre dans une misère folle...
Amour à vous tous qui réussissez à travailler malgré tout. Amour à vous tous qui sont dans la même galère que moi. Courageux qu'est un chacun.
Alors pour m'occuper, actuellement que fais-je ? Je fréquente assidûment un Cattp. Je sais que ce n'est qu'une parenthèse, que ce ne peut être à vie. Mais au moins j'y respire franchement et c'est comme ça que je ne suis pas exclue de la société. Le Cattp c'est un Centre Thérapeutique d'Activités à Temps Partiel pour les malades psychiatriques, dont nombreux sont bipolaires. Nous y avons, un peu comme à l'hôpital de jour mais en plus soft, sur demi journées souvent que l'on choisit à sa guise, des activités : écriture, théâtre, sport, sorties, randonnées, jeux, affirmation de soi, accueil autour d'un café...accompagnés d'infirmiers psychiatriques. C'est une très belle façon de se faire un planning et ne pas dépérir à rester chez soi.
Je réalise aussi par périodes des bénévolats, via le télé-travail ; dans des domaines parfois proches de mes études. Quand je suis en forme en fait. Le grand avantage est que je construis mon emploi du temps moi même, que ce n'est pas trop chronophage ni stressant, que je peux faire des pauses où l'on ne me juge pas... Le bénévolat est aussi une source d'épanouissement.
Je ne sais plus trop bien comment résumer tout cela... Je profite avidement du Cattp pour ne pas déprimer. Des bénévolats quand je suis en forme. Vers quoi aller pour le travail reste compliqué... Je suis à moitié stabilisée mais dans une euthymie basse alors de quoi sera fait l'avenir... Je l'espère aussi de renouveaux dans les approches thérapeutiques autour de la bipolarité. Peut-être finirai-je par faire un bilan de compétences, mais les angoisses, le vide....devront continuer à essayer d'être soignés en TCC sûrement.
Message teinté de mes déboires et de quelques espoirs, voici ces quelques lignes...
Bien à vous tous chers bipotes, et aidants."

Témoignage

 Bonjour !

Je m'appelle Séverine et j'ai 37 ans. Diagnostiquée bipolaire en 2010 et sous médicament seulement depuis 2 ans.
Originaire du Sud Ouest de la France à Castres, je n'ai jamais avoué à mes parents que je voulais devenir une artiste.
Le fait de ne pas le dire a provoqué des crises de bouffées délirantes aigues, la plus sévère en 2015.
Pour plaire à mes parents, j'ai fait des études en gestion d'entreprise. Première année en Prépa HEC, DUT GEA, Licence en Institut d'études politiques et pour finir une Licence Professionnelle "Animateur Qualité". J'ai échoué mes études car j'étais malade sans le savoir.
Je sortais souvent, je buvais beaucoup et je fumais des joints.
Entre phases maniaques et dépressives, je voyais régulièrement des psychiatres qui n'ont jamais posé de diagnostic. Des idées suicidaires en phase down et des crises mystiques en phase up. J'avais l'impression d’avoir une mission sur terre.
En 2002, à Marseille j’allais à l’église et j'avais l’impression qu'il fallait combattre des ennemis pour empêcher que la 3ème guerre mondiale n’arrive. Je parlais beaucoup aux inconnus et je voyais des signes dans les plaques d'immatriculation de voitures. Des messages codés et il fallait absolument que je les déchiffre. Mon cerveau était en ébullition et je n'arrivais plus à dormir.
Ma première hospitalisation a eu lieu lorsque j'avais 23 ans. Lors de mon stage dans une maison de convalescence, j'ai eu une relation amoureuse avec un patient qui était sans abri en cure de désintoxication. Il me faisait rêver car il venait de Paris. Mon désir d'artiste était lié.
Un soir, alors que le patient découchait dans ma chambre, un médecin frappe à la porte et m'annonce que mes parents et que le directeur de la maison de convalescence étaient là. Dans une colère euphorique, j’ai pris le téléphone et j’ai appelé la police. J’ai porté main courante contre mon père. Aujourd’hui je le regrette.
À l’hôpital, ils m'ont donné beaucoup de médicaments. Je suis restée une semaine dans une chambre sans biens personnels. L'autre semaine, j'étais beaucoup plus libre. J'avais un plan en tête : monter à Paris.
2 semaines d'hospitalisation en procédure HDT qui n'ont servi à rien car aucun diagnostic n'a été posé. Une fois sortie de l’hôpital, j'annonçais a ma mère que je partais vivre avec le patient qui lui allait s’évader de la maison de convalescence. En furie, je suis partie le rejoindre. Nous avons vécu un an ensemble. J'ai pris des risques inconsidérés : conduite, drogues. J'ai gaspillé beaucoup d'argent. Je me suis éloignée de ma famille. Nous avons vécu dans la rue à Paris puis en Bretagne. Notre idylle est morte dans le sud de la France en Aveyron. Un matin il n’était plus là.
J'ai eu des problèmes financiers. Ma seule solution, trouver du travail. J'ai donc travaillé au sein d'une entreprise agro-alimentaire dans le fromage en tant qu'assistante commerciale.
3 années stables, car j'avais arrêté les drogues.
Mais j’ai rencontré Mathieu en 2005. En 2007, Nous avons quitté le Sud Ouest pour Paris car il avait obtenu un CDI chez Sanofi en tant qu'attaché de recherche clinique. Mon rêve de Paris a refait surface.
La chance a fait que j'ai travaillé pendant 4 ans au sein du siège de Coca Cola à Issy les Moulineaux. J'ai dépassé mes limites. Je me suis donnée corps et âme dans le travail. Petit à petit, ma relation avec Mathieu s’est détériorée. Nous avons vécu un avortement. Il ne voulait pas le garder. J’ai commencé petit à petit à tomber en dépression . Jusqu’au jour où je tombe sur 34 pages de mails m'annonçant qu’il me trompait avec sa secrétaire. La seule issue était de partir. Je suivais une thérapie comportementale et cognitive avec une psychologue qui avait travaillé avec le grand psychiatre Christophe André. La seule issue était de partir.
J’ai perdu tous mes repères. On m'enlevait l’homme avec qui je croyais me marier, on m'a enlevé mon enfant. J'ai tout perdu.
J'ai alors commencé à dénigrer mon travail. J'avais l'impression que je travaillais dans une secte rempli de nazis. J'écoutais en boucle de la musique.
Je me suis séparée et j’ai vécu à Bievres dans l’Essonne. J'ai alors vécu un phase maniaque qui a duré plusieurs mois. Je me suis coupée de tout : je dessinais frénétiquement, j’écrivais beaucoup, j’avais l’impression d’entendre des voix, j’étais en lien avec les Pyramides d’Égypte. J’étais en lien avec la nature, l’oiseau de la Pie pour moi était un lien magique comme Audrey Tautou dans le film « le Long dimanche de fiançailles ». J'ai commencé à avoir des crises mystiques. Je croyais aux anges, aux démons, à la numérologie. J’ai commencé alors à me renseigner sur la physique quantique, à la théorie des cordes. J’avais l’impression que je devais décoder un code qui allait sauvait l'humanité. J’ai commencé à connaître des états de transe, je tremblait énormément. J’ai alors connu un livre qui a bouleversé ma vie.
J’ai fait l'expérience de l’écriture automatique. C’était en 2010, l’année où le diagnostic est tombé.
Dans cette écriture automatique était écrit :
Personne ne doit te dire le contraire
Je suis là pour te guider
Poésie
Je pense que le temps est venu pour toi
Génèse
Ne fasse que le bien autour
Tu dois guider génèse
Je suis venu te parler de la vie
Je dois te guider vers le salut
Le don de toi
Le don d’écouter la pluie
La pluie est le signe de la vie parce qu'elle veut de ton bien
La pluie doit te permettre de grandir
Je peux te le dire la Sève est prête
Ecrire
Je peux te le dire que la vie est génèse
Le message est le suivant : tu dois guider génèse
Je peux te le dire le temps est venu pour toi de partir
Jésus est là pour te guider vers la lumière
Écouter le don de parler et d’écouter
Est la lumière de la terre
Je suis là pour te montrer le chemin
Ne sois pas pressée
L’écriture elle peut te servir
Nature ne laisse pas le temps
Le temps oublié
Je suis et j'inspire, je suis et j’expire
Je suis et je protège pour te rendre belle
Ne laisse pas le temps
Je laisse les autres faire
Je prie le Seigneur me guider
Ne laisse pas le temps s'écouler
Je suis là lumière, je suis le courage nécessaire
Nature est le vide
Autour de moi, je suis et j’inspire, je suis et j'expire
Le temps te dira, le temps te guidera, le temps te poursuivra
Je suis et j'inspire, je suis et je persiste
Je suis et j’oublies le passé et le futur
Je prie tous les jours
Je suis et j'oublies
Je suis le guide, je suis le monde, je suis là lumière
Je prie la terre notre mère
Les brillantes
Je pense que tu devrais te diriger vers la nature, le temps est venu pour toi
Ne laisse pas les autres te guider, ne laisse pas la peur te submerger, ne laisse plus le monde sans toi
Je suis là n’aies pas peur
Le langage du cœur est le suivant : je suis et j’inspire, je suis et j’expire
Le souffle du vent, la sphère est là, la lune est pleine de lumière
Le dessin et la musique
Surnaturel est l’évidence, surnaturel est la plénitude et la pluie
Je cherche et je trouve
Je suis venu te dire que la vie est longue
Je ne suis pas sûre de dire la vérité aux autres parce que la nuit…
La vie est longue et le temps te dira
Je suis là pour te guider je suis là pour te montrer
Prie prie la terre qui se meurt
Les autres ne plus jamais les écouter
Je suis là pour te dire : prier prier
Je suis là pour guider les anges de la liberté
J’étais en arrêt maladie lorsque j ai écrit cela. Mon arrêt maladie a duré neuf mois. Coca cola m’a proposé une rupture conventionnelle. Je n’ai pas refusé.
J’avais l’impression que je communiquais avec les esprits. J’avais l’impression de communiquer avec Dieu et Jésus. J'ai perdu pied. Je n'ai jamais été élevée dans la religion. Le seul fait marquant de ma vie fut la mort de ma meilleure amie dans un accident de voiture lorsque j’avais 15 ans. La même année j'ai perdu mon grand père le lendemain de mon anniversaire.
Ma mère m’a prêté "le Livre de la Vie et de la Mort" de Sogyal Rinpoche, moine Tibétain. J'ai forgé mes propres croyances comme croire en la réincarnation. Je préférais me dire que ma meilleure amie allait se réincarnait…
A la suite de cette écriture, je voulais devenir sophrologue. Je voulais sauver l’humanité. Je voulais devenir artiste. J’ai même postulé pour des écoles d’art. Je me suis introduis dans le monde du graffiti. Je voulais rentrer dans les ordres. J'avais beaucoup de projets en tête. J’étais en pleine phase maniaque.
La Grâce à fait que j’ai eu la chance de participer au clip de « Jouer Dehors » de Mademoiselle K réalisé par Rodolphe Pauly au Bus Palladium. J’étais figurante pendant 3 jours. Je pouvais enfin réaliser mon projet de devenir artiste. Cette chanteuse m'a permis de transcender ma souffrance lié à l’avortement grâce à sa chanson « alors je dessine ». Ce furent les plus beaux moments de ma vie mais aussi les plus douloureux. Une fois la tournée de Mademoiselle K finie au Bataclan, je suis tombée en dépression.
J'ai alors pris contact avec un psychiatre. Il m'a diagnostiqué bipolaire. J’ai pris peur. J’ai refusé la maladie qui pour moi était une maladie inventée par la société. J’ai refusé de prendre le traitement.
Mes parents voyaient que cela n'allait pas. J'ai quitté Paris pour Castres. A 30 ans, je me retrouvais à vivre chez mes parents sans boulot. L’échec total, surtout après Coca cola. J’étais coupée de tout loin de Paris. Plus d’amis, plus rien.
Grâce aux réseaux sociaux, j’ai gardé contact avec Louis, lui aussi bipolaire, rencontré au clip de Mademoiselle K. Il m’a beaucoup soutenu.
On désire alors de se revoir. il habitait avec sa femme à Rouen.
On a passé tous les 3 un weekend ensemble. Louis m'annonce alors une tragédie le lundi : sa femme était morte d’une rupture d' anévrisme dans ses bras. Il était anéanti. Il a voulu que je l’aide à traverser le deuil. En tant que bipolaire, Louis n’a pas voulu se faire aider pour surmonter son deuil. Nous nous sommes beaucoup rapproché et nous avons vécu ensemble pendant 2 ans. Ce fut une des expériences les pires de ma vie. Il était violent, paranoïaque et jaloux. Un jour, je me suis retrouvée dans ses bras avec un couteau sous la gorge. Pourtant, je l'admirais. Louis était un guitariste talentueux. Nous avons même écrit une chanson ensemble. Nous avons pris beaucoup de risques : dépenser beaucoup d’argent, conduite dangereuse, drogues. C’était une histoire surréaliste. Pour nous, c’était les autres qui étaient fous. Mais si, mais non… Au fur et à mesure, nous nous sommes éloignés. C’était juste une descente aux enfers. Les crises de violence et de colère de Louis étaient de plus en fréquentes. On devait stopper la relation.
Pendant la même période, j'ai eu plusieurs boulots en CDD et en intérim mais rien de solide. Je souffrais beaucoup de mon échec parisien jusqu’à des pensées suicidaires qui vous collent dès le matin.
Tout le monde me disait que Paris était trop dangereux pour moi à cause de la maladie. Je devais faire une croix sur mon passé. Pas si facile.
J’ai alors commencé à prendre des cours de peinture. J’ai adoré faire de l'abstrait. La peinture m’a permis de créer des mondes parallèles, imaginaires et ésotériques. Pour moi, c’était une béquille. Un monde où je pouvais m’évader et fuir ma triste réalité.
Je souffrais énormément de mes petits boulots et je voulais conjurer le sort. J’ai alors commencé à chercher du boulot sur Paris. Lustucru m'a proposé un CDI en 2013 à Boulogne Billancourt. Pour moi c’était du pain béni comme une résurrection.
Je me suis complètement investie dans mon travail. J’ai alors rencontré Alan lors d'une session de graffiti à la MJC de Saint Denis. Comme deux aimants. Il est devenu un ami. J’étais heureuse. J'étais bien, tellement bien que je n'ai pas réussi à gérer. J’avais des excès d’euphorie et mon désir d’artiste refaisait surface.
L'hiver 2015 a été un point clef. Les attentats de Charlie Hebdo m'ont complètement bouleversé. J’avais l’impression que j’étais suivie par les RG. Je parlais aux inconnus dans la rue, j’ai fait rentré des gens chez moi qui m'ont cambriolé. Je ne dormais plus. J’ai commencé a déconnecter de la réalité. J’ai suivi des gens dans le métro en les insultant de RG. Pour moi, ils complotaient avec Manuel Valls. J’ai même été virée d’une gare à Paris par la sécurité.
J’avais l’impression d’être comme dans un film. J’embrassais les arbres dans la rue. J’avais l’impression que J allais mourir. J’entendais des voix et j’avais des hallucinations. Je voyais des démons comme dans les bandes dessiné. J’avais l’impression qu’on voulait me fusiller. Je me frappais toute seule. Mes parents m’ont récupéré en pyjama dans la rue pied nus, maquillée partout.
Il était temps d’aller à l'hôpital. Ils m’ont amené à L’Hôpital de Castres aux urgences. Je me suis débattue avec la perfusion. Le lendemain je me suis réveillée attachée au lit. Ils m’ont transféré à l'hôpital psychiatrique de Lavaur. Pendant une semaine je suis restée en pyjama. Je n’avais pas le droit de téléphoner ni de sortir. Ils m’ont donné un traitement de cheval. J’avais impression d’être dans le film « le vol au dessus d’un nid de coucou ».
Cette fois ci, j’ai vraiment pris conscience de ma maladie. J’étais allais trop loin et ce depuis longtemps. Depuis le diagnostic en 2010, nous étions en 2015. Je voyais le mal que je faisais à mon entourage de part mes excès. J’ai pris la décision de me soigner même s’il fallait que ce soit à vie. A l’hôpital, j’ai vraiment vu la folie dans les yeux et je lui ai dit : tu ne m’auras pas. Je suis restée 15 jours à l’hôpital et j'ai du passer devant un juge.
J’ai réussi à reprendre mon travail chez Lustucru. D'abord à mi temps puis à plein temps. Cela fait 2 ans que je suis stable. Cela a été long, douloureux. Mais aujourd’hui, je suis dans l’équilibre de la vie. Le fait de prendre le traitement me rassure aujourd’hui. J’ai perdu beaucoup de temps dans ma vie.
Mais toutes mes expériences m’ont permis de comprendre que la maladie doit être mon alliée, ma force. Il n’y a pas de mots pour décrire mon ressenti. Et c’est très difficile pour moi de vous retranscrire mon histoire, tellement tortueuse. Ce qui m'a fait le plus mal et ce qui me fait le plus mal aujourd’hui, ce sont les jugements des gens. J’ai perdu beaucoup d’amis avec la maladie.
Mais des fois j’ai envie de crier « Je vous emmerde ».

Article témoignage : " Récupération de l'enfer mental - Grâce à la connexion, à l'espoir et à la médecine"

 " J'aurai toujours un trouble bipolaire. Le trouble est une partie inextricable de la conception physique de mon cerveau. Et il n'y a pas de remède connu. Pourtant, le trouble bipolaire peut être géré efficacement et les personnes atteintes de trouble bipolaire peuvent vivre une vie saine, heureuse, épanouissante et réussie - j'en suis la preuve vivante".

Article témoignage : " Récupération de l'enfer mental - Grâce à la connexion, à l'espoir et à la médecine"
Auteur : Gregg F. Martin, PhD, US Army (retraité)
"Mon fils aîné Phillip insiste sur le fait qu'une différence majeure entre mon propre cas de trouble bipolaire et des millions de cas d'autres est que j'ai eu la chance de récupérer. En effet, j'étais en vie et j'ai récupéré avec mon mariage et ma famille intacts, une pension, des soins médicaux, aucune dépendance et aucun casier judiciaire.
Bien que je comprenne que j'ai travaillé dur pour gagner ces avantages, des millions d'Américains sont loin d'avoir autant de chance que moi. Le plus important est le fait que même avec ces avantages, mon rétablissement a pris de nombreuses années, et pendant deux de ces années, j'étais en grande partie invalide et pratiquement sous assistance respiratoire.
Connexions et espoir
Mon rétablissement n'aurait tout simplement pas pu se produire sans une myriade d'acteurs volontaires, d'institutions compatissantes et les réseaux entre ces acteurs et institutions. Quand je n'étais pas assez, la famille m'a sauvé. Quand la famille ne suffisait pas, les amis aidaient. Quand les amis faisaient tout ce qu'ils pouvaient, les institutions étaient nécessaires. Quand les institutions ont fait tout ce qu'elles ont pu, c'est à nouveau la famille qui est intervenue.
Au premier rang de ces acteurs se trouvaient ma femme et des membres de ma famille proche qui refusaient de m'abandonner. Ma femme appelle son secret le mot « P », pour la persévérance. Elle a juste continué, un pied devant l'autre, un jour à la fois, alors que j'étais en grande partie dans un état de zombie. Elle vivait d'espoir.
Après un an de délires paranoïaques, mon plus jeune fils Conor m'a confronté et m'a poussé, encore une fois, à appeler l'un de mes anciens collègues les plus proches et dernier patron - un général trois étoiles - pour lui faire confirmer ou nier que j'étais justifié dans ma psychose. croyance que j'étais sous surveillance secrète et que j'allais être arrêté.
Lorsque mon vieil ami et patron, le lieutenant-général Tom Bostick, a entendu ce que je lui demandais, il était choqué d'incrédulité et a travaillé rapidement pour me mettre en contact avec d'autres options de soins médicaux.
Pendant près de 15 mois, j'avais été trop terrifié et déprimé pour poser cette question, craignant que mon enquête n'accélère mon arrestation et ma condamnation. J'ai eu besoin de quelques conversations avec d'anciens collègues pour croire leurs assurances, mais une fois que je me suis permis de leur faire confiance, mes délires se sont estompés, même si ma dépression a continué à me tenir dans son emprise inflexible. J'avais une lueur d'espoir.
Je suis à jamais redevable à mon fils pour cette poussée supplémentaire dont j'avais besoin pour commencer à ré-engager la réalité ; et l'empathie de mon ami et me poussant à obtenir plus d'aide médicale. Mon ancien patron et ami, ainsi que d'autres hauts dirigeants de l'armée, ne m'ont jamais abandonné et m'ont traité comme un camarade blessé. Ils ont continué à me soutenir, moi et ma famille. Et ils ont été à la hauteur du Soldier Creed de "ne jamais laisser un camarade tombé au combat".
Deuxièmement, il y avait un autre ancien collègue, camarade d'armée et ami avec qui j'avais servi étroitement pendant des années. Bien que ma famille m'ait soutenu, s'assurant efficacement que je respirais et mangeais toujours sans m'abandonner, eux et moi n'étions pas suffisants pour m'aider à obtenir le niveau approprié de traitement médical professionnel. Je voyais un médecin local, mais l'ajustement n'était pas correct et la confiance n'était pas au rendez-vous.
Mon grand ami, le colonel (à la retraite) Bill Barko, s'est rendu compte qu'une intervention plus sérieuse était nécessaire. J'avais besoin de soins hospitaliers, à la fois les bons soins hospitaliers et la bonne équipe. Il a contribué à ce que cela se produise. Il a été implacable pour faciliter et essentiellement tenir ma femme et mes mains pour me faire entrer dans l'hôpital VA particulier qu'il avait en tête. Parfois, nous avons besoin d'un coup de main.
Ma famille et mes relations avec l'armée ont toujours eu de l'espoir, ce qui m'a ensuite donné de l'espoir.
Traitement médical professionnel
Il n'est pas exagéré de proclamer que le personnel de l'hôpital des anciens combattants (VA) de White River Junction, dans le Vermont — où mon ami m'a aidé à me rendre, et où j'ai vécu pendant six semaines, deux semaines en tant que patient hospitalisé et quatre autres sur le campus en ambulatoire — m'a sauvé la vie.
Le traitement des patients hospitalisés VA a changé la donne. Mon équipe VA et moi avons essayé différents médicaments, psychothérapie, thérapie par électrochocs (14 traitements), conseil d'aumônier, conseil matrimonial et plus encore. Mais encore une fois, ma dépression était insoluble. Même avec des soins de classe mondiale, je suis resté profondément déprimé et surtout désespéré.
Bien que cela me fasse mal d'écrire ceci, mon automédication de longue date de la prière et la lecture et la récitation de puissants versets bibliques, ainsi que l'écoute de la musique religieuse inspirante et de la pensée positive qui m'avaient élevé et renforcé toute ma vie, m'avaient peu d'effet sur mon humeur dépressive. L'exercice non plus.
Mais la grâce de Dieu allait bientôt me relever et sortir de la dépression grâce à l'expertise des professionnels de la médecine VA et aux merveilles de la médecine et de la science modernes.
Exaspérée par ma dépression apparemment sans fin, ma femme déterminée a persévéré pour me pousser, moi et mon psychiatre, à essayer une intervention pharmaceutique plus forte. En août 2016, plus de deux ans après que la manie ait brisé ma carrière dans l'armée, mon médecin et moi avons convenu de commencer le carbonate de lithium, un sel naturel et un stabilisateur d'humeur éprouvé pour le trouble bipolaire. Malheureusement, le lithium s'accompagne d'effets secondaires importants, que jusqu'alors mes médecins et moi ne voulions pas risquer.
Étonnamment, moins d'une semaine après avoir commencé au lithium, j'ai commencé à me sentir mieux. Je sortais du gouffre sombre de la dépression. Bientôt, j'ai eu une nouvelle énergie et un nouvel espoir et j'ai recommencé à profiter de ma vie.
Le lithium a aidé à construire un plancher et un plafond à l'intérieur de mon cerveau : un plancher pour m'empêcher de retomber dans la dépression et un plafond pour m'empêcher de replonger dans la manie. Presque comme une sorte de solution miracle, le lithium a fonctionné - et continue de fonctionner - pour moi, malgré les effets secondaires négatifs, principalement des tremblements des mains et un équilibre compromis à ce stade, au cours de ma sixième année d'utilisation. Le lithium est un médicament miracle que l'on trouve dans la nature, qui fait des merveilles pour de nombreux patients bipolaires – la grâce de Dieu à l'œuvre. L'espoir dans une pilule.
Mon chemin vers la guérison serait incomplet si j'oubliais le fait que, peu de temps après avoir commencé à prendre du lithium et m'être sorti de la dépression, ma femme et moi avons déménagé du New Hampshire à Cocoa Beach, en Floride, où l'été dure la majeure partie de l'année et le temps est beaucoup plus ensoleillé, plus chaud et plus lumineux que dans le nord-est. Ce climat a eu un effet médicinal sur mon cerveau et mon humeur.
En plus du climat subtropical, nous vivons également dans une communauté amusante pleine de gens heureux, en forme et sympathiques qui apprécient le mode de vie sain et décontracté. Nous avons construit une toute nouvelle vie et nous l'aimons.
Mais j'aurai toujours un trouble bipolaire. Le trouble est une partie inextricable de la conception physique de mon cerveau. Et il n'y a pas de remède connu. Pourtant, le trouble bipolaire peut être géré efficacement et les personnes atteintes de trouble bipolaire peuvent vivre une vie saine, heureuse, épanouissante et réussie - j'en suis la preuve vivante. La liste des personnes célèbres atteintes de trouble bipolaire est longue et comprend des personnes de pratiquement toutes les professions.
Selon mes médecins, les clés pour rester en bonne santé et prévenir une autre apparition de manie ou de dépression sont de prendre mes médicaments de manière religieuse ; dormez suffisamment – ​​au moins sept à huit heures par nuit, plus une sieste si possible ; faire de l'exercice régulièrement et rester en forme – esprit, corps, esprit, émotions ; mangez sainement; boire beaucoup d'eau; se faire des amis, être un ami, profiter des amis ; éviter le stress, l'anxiété, l'agitation et la colère ; construire des garde-corps pour me protéger des facteurs de stress connus et cultiver le calme ; amusez-vous et profitez de la vie.
Résultat final
Tisser des liens, se nourrir d'espoir et tirer parti d'un soutien médical professionnel. Le rétablissement est à la fois possible et probable, si… vous voulez vous rétablir et que vous respectez ces principes.
À suivre…
Cette série de blogs raconte l'histoire du service et du succès d'un général, suivi d'un désastre et d'un rétablissement en santé mentale, puis d'une nouvelle vie. Le but est d'améliorer la compréhension, de créer de l'espoir et d'aider à abolir la stigmatisation. Les opinions exprimées sont celles de l'auteur et ne représentent pas nécessairement celles du ministère de la Défense ou du gouvernement américain. Cet article a été initialement publié dans Task&Purpose.
Gregg F. Martin, PhD, est un vétéran de l'armée depuis 36 ans, un général deux étoiles à la retraite et un survivant bipolaire. Ancien président de l'Université de la Défense nationale, il est ingénieur et stratège Airborne-Ranger-Engineer qualifié. Diplômé de West Point et du MIT, il écrit et parle de ses expériences bipolaires pour aider à mettre fin à la stigmatisation et à sauver des vies.
Pour plus d'informations, visitez www.generalgreggmartin.com

Traitements : médicaments

 Nous avons demandé aux personnes atteintes de trouble bipolaire comment leurs médicaments les affectent

Bien que le trouble bipolaire soit l'une des maladies mentales les plus courantes, c'est aussi l'une des plus mal comprises . Pour faire la lumière sur le trouble bipolaire , nous avons demandé aux membres de notre communauté des troubles bipolaires ce qui les rend optimistes et ce qui les rend nerveux à propos des médicaments qu'ils prennent. Voici ce qu'ils avaient à dire.
Ce qui les rend nerveux :
1. Effets secondaires des médicaments.
2. L'humeur change.
"Les hauts bas me rendent nerveux."
3. Développer d'autres problèmes de santé.
"La prise de certains médicaments à long terme peut entraîner d'autres problèmes de santé."
4. Les dommages physiques potentiels.
"Mes médicaments me rendent nerveux quant aux dommages physiques qu'ils pourraient causer."
5. Changer de médicaments.
« Je crains que mes médecins insistent pour que je change de médicament. »
6. Médicaments aggravant les maladies chroniques.
« Les médicaments ont exacerbé deux de mes affections existantes : la migraine chronique et la pancréatite . Depuis que je prends des médicaments, mes [épisodes de migraine] sont incontrôlables et ma maladie pancréatique est… chronique.
Ce qui les rend optimistes :
1. Se sentir équilibré.
"Avoir une quille égale d'émotions."
2. Se sentir stable.
« Mes médicaments m'ont donné l'espoir de rester relativement stable et fonctionnel. »
"Mes médicaments bipolaires m'ont maintenu stable pendant environ 18 mois maintenant, alors je suis convaincu qu'ils fonctionnent bien pour moi."
3. Rester hors de l'hôpital.
« Mes médicaments me font espérer que je vais rester en dehors de l'hôpital.
4. Avoir moins de rechutes.
« Avec les médicaments, les rechutes peuvent être moins fréquentes. »
5. Avoir un meilleur sommeil.
« Je suis capable de dormir selon un horaire régulier à l'aide de médicaments, et une bonne hygiène du sommeil pourrait aider à réduire les symptômes du trouble bipolaire . »
6. Se sentir mieux dans l'ensemble.
Mes médicaments m'ont donné de l'espoir parce que je m'améliorais lentement.
7. Avoir une vie digne d'être vécue.
"Il m'a fallu beaucoup de temps pour trouver le bon mélange de médicaments pour mon diagnostic bipolaire I , [mais] je suis reconnaissant pour le résultat final. Les médicaments ont rendu ma vie digne d'être vécue.

Témoignage : gérer les réactions des autres lors du partage de votre diagnostic

 Gérer les réactions des autres lors du partage de votre diagnostic

J'ai parfois ressenti la piqûre de l'invalidation, de la part de la famille, des "amis" et des gens du travail et/ou de l'école lorsque je leur parle de mon trouble bipolaire.
Je marche prudemment sur la corde raide de me confier aux autres, craignant de glisser dans le territoire de «demander pitié» - dont on m'a dit qu'il n'existe pas (mais le changement de ton dans certaines situations indique le contraire).
Cette peur est particulièrement accrue en tant qu'étudiant, lorsque je dois dire aux professeurs que je ne peux pas faire certaines choses en raison de mon état. Je ne suis pas du genre à crier sur les toits à propos de mon trouble bipolaire, mais lorsque je suis confronté à de graves effets secondaires suite à un changement de médicament, je sors à contrecœur mon ordinateur portable et j'envoie quelques avis d'invalidité à mes instructeurs.
Je me sens toujours mal de devoir manquer des cours du soir ou de demander des prolongations, mais voici pourquoi je travaille pour lutter contre ce sentiment :
À une époque où la stigmatisation de la maladie mentale s'estompe lentement, j'ai constaté que la plupart des gens n'ont pas de réactions excessives.
Bien sûr, il y a quelques décennies, les gens auraient peut-être réagi comme s'il s'agissait d'une confession de meurtre, mais le trouble bipolaire est en train de sortir dans la lumière, en particulier avec des célébrités comme David Harbour ou Demi Lovato qui sortent avec leurs diagnostics.
Lorsque j'ai dû parler à un professeur de ma difficulté à venir à un cours du soir facultatif, il a répondu gentiment et a raconté sa propre histoire. Les supérieurs peuvent souvent être empathiques, et avoir des attentes en matière de décence humaine n'est pas déraisonnable.
Si ce n'est pas le cas, essayez de vous en débarrasser et passez à autre chose.
Votre santé est 10 fois plus précieuse que l'opinion que quelqu'un a de vous.
Cependant, si vous vous sentez plus à l'aise de cacher votre état à certaines personnes, cela est valable en soi.
Comme je l'ai dit plus tôt, je ne parle pas à tout le monde, ni même à la plupart des gens, de mon trouble bipolaire.
Cela ne signifie pas que j'en ai honte, mais plutôt utiliser un jugement sage dans mon cercle de conscience.
Vivez avec intention, sauvegardez et partagez au mieux de vos capacités. Surtout n'ayez pas peur. Vous n'êtes pas seul à aucune étape de la récupération.

Témoignage épisode dépressif

 À quoi ressemble un épisode dépressif ?

Marion reste au fond de son lit en plein désespoir. « Je cherche une solution pour mourir et je dors 18h par jour ».
Pour Damien, un épisode dépressif se résume à s' arracher du lit le matin « pour aller se poser sur le canapé, ne pas ouvrir les volets parce que la lumière m'agresse, ne sortir que si j'y suis obligée, manger les cochonneries que je peux trouver et qui ne nécessitent pas de préparation ou de réchauffage, et me traîner sous la douche si jamais je pue vraiment. (oui oui, c'est très glam). »
Roxane dévoile « qu’il y a juste quelques mois j'avais envie de mourir, j'avais tout prévu, mais je me suis fait hospitaliser. Actuellement je remonte la pente, mais c'est long, je fais 2 pas en avant et un en arrière ».
Les épisodes dépressifs étaient très violents dans l’expérience de Maude : « plus d'énergie, peur de tout, envie de pleurer sans cesse, car envahie d'une énorme tristesse, tentatives de suicide répétées. Pour y faire face, je me shootais aux médocs (plus jeune, je me suis longtemps défoncée avec somnifères et neuroleptiques). »
Enfin, Victor affirme n’avoir « envie de rien (sauf de disparaître), impossibilité de se lever le matin, rester au lit 90/100 du temps ».
« Les épisodes dépressifs sont très sévères pour ce qui me concerne et sont plutôt rares. Ce sont souvent des ruptures à la suite d'une longue phase maniaque. Le corps et l'âme disent "stop" : dans ces moments, je ne suis plus capable de gérer le quotidien et je me sens extrêmement vide (je ne prends plus soin de moi). Cela amène beaucoup de culpabilité et des envies de mort. Les idées noires sont récurrentes. » développe Astrid.
Cindy reconnaît « qu’avant de connaître mon mari, je me souviens parfaitement être descendu en enfer, là où mes démons m’emmènent quand je n’ai plus la force de sourire, quand je n’ai plus la force de me lever de mon lit, quand j’y ouvre les yeux et que je les referme aussi tôt pour ne pas affronter la journée qui arrive, car j’ai trop mal, trop mal pour continuer à vivre. Tel est la phase dépressive, et elle peut durer des semaines ou des mois. Elle dure le temps que les antidépresseurs que l’on vous a prescrits fassent leurs effets. »

Argos 2001 Doubs Franche-Comté

E-café Sam. 27 mai 2023 10h-12h