Témoignage : trouver les bonnes choses tout au long de ma vie avec mon trouble bipolaire

 Témoignage issu de l'article : https://themighty.com/.../striving-for-stability-bipolar.../

Hier, j'ai commencé à écrire à 3h30 du matin j'avais dormi de 23h à 2h du matin après m'être saoulé seul. Il semble que je sois toujours dans un épisode maniaque qui dure depuis près de deux semaines.
J'ai écrit sur la façon dont j'ai jeté la prudence et les soins personnels par la fenêtre au cours de la dernière année.
Je peux voir maintenant comment cela a conduit à des cycles plus fréquents et plus graves. J'ai recommencé à prendre des médicaments cette année et j'ai blâmé à plusieurs reprises mon stabilisateur d'humeur pour mes cycles ou la nouvelle gravité.
Quand vraiment, c'est parce que je n'ai rien fait d'autre pour m'aider . Alors qu'est-ce que je vais faire ?
Je me sens vraiment béni d'être dans une vie où j'ai les ressources pour la stabilité. J'ai un mari qui me soutient. Une maman qui a lutté contre son propre trouble bipolaire . Un grand thérapeute. Deux amis auxquels je tiens beaucoup et auxquels je me confie. Et deux enfants merveilleux.
Ce qui m'aide le plus à rechercher la stabilité avec la bipolarité
C'est ce qui m'aide :
Psychiatrie
J'ai refusé l'aide psychiatrique de 2012 à 2021, bien que j'aie été diagnostiquée en 2010. Ce n'est que grâce à une gestion très stricte de mon mode de vie que j'ai pu survivre à ces années. Et les lèvres serrées sur mes délires paranoïaques m'ont empêché d'aller l'hôpital. Néanmoins, ce sont surtout des années dépourvues de vrai bonheur.
Maintenant, je vois que les médicaments font partie intégrante de ma stabilité . En fait, j'ai vu mon psychiatre hier, où nous avons ajouté un autre stabilisateur d'humeur et un somnifère au besoin.
Cela m'emmène au point suivant.
Accès limité aux médicaments
Je fais partie des chanceux qui ont des tendances suicidaires passives presque constantes. Je sais comment je ferais. Je ne veux pas quand je suis stable, mais je sais que je suis une personne émotionnellement réactive et impulsive.
Actuellement, mon mari a mes médicaments dans un coffre avec deux clés cachées. Je reçois un approvisionnement d'une semaine de mes médicaments. Avec deux doses d'urgence dans ma voiture.
Parfois, sept jours de médicaments semblent encore dangereux. Alors on essaie…
J'ai peur d'avoir accès à une semaine de médicaments. Je ne veux pas traumatiser ma famille par impulsion. Je n'aime pas que mon mari soit aussi conscient de ma proximité avec le bord. Je n'aime pas qu'il dispense régulièrement mes médicaments pour faire partie de nos vies aussi souvent qu'il le fait. Et, compte tenu de mes craintes quant à la quantité de médicaments que j'ai actuellement sous la main, nous devons me donner un accès encore plus restreint. Si je suis honnête, j'admets qu'avoir une machine flashy qui distribue mes médicaments comme une infirmière résidente semble ajouter un peu de piquant à ma routine de médicaments.
Hygiène du sommeil
La gravité de mes épisodes a rendu cela particulièrement difficile.
J'ai alterné entre quelques heures de sommeil et éveillé pendant 48 heures pendant près de deux semaines. Certaines nuits, je prends une forte dose d'Unisom et de mélatonine, juste pour passer les nuits tremblantes mais bien éveillées. Il y a quelques jours pour aider cela cependant.
Heures de sommeil et de réveil constantes
Une routine du coucher solide
Une chambre sombre
Exercice léger tôt dans la journée
Utiliser des choses comme Unisom, la mélatonine et des antidépresseurs au besoin.
Lunettes anti-lumière bleue
À l'approche du printemps, ce sera très important pour moi. Le Dr Tracey Marks est une source fantastique sur YouTube. Mais, en gros, vous portez des lunettes anti-lumière bleue quelques heures le matin et quelques heures le soir lorsque vous êtes activement maniaque . Vous les portez quelques heures (mais un peu moins), lorsqu'elles sont stables, à titre préventif. La manie du printemps est réelle pour moi, je dois donc en commander une paire cette année.
Régime
J'ai récemment lu « The Fuck It Diet » de Caroline Dooner. J'avais pris du poids cette année et j'avais besoin d'un moyen de me rappeler que mon corps allait bien tel qu'il était. Ce livre était libérateur. Alors que je travaillais vers la neutralité alimentaire, je mangeais beaucoup d'aliments qui sont beaux et nutritifs mais qui ne me font pas me sentir aussi bien.
Je me sens prêt à manger une alimentation plus équilibrée, en mettant l'accent sur des expériences alimentaires agréables sans règles.
Rester sobre
C'est un gros problème avec lequel j'ai lutté. Je me suis assuré d'être au moins ivre presque tous les jours au cours des deux dernières semaines. Parfois, c'est une bouteille de Prosecco mélangée à de la limonade, suivie de deux bouteilles d'Angry Orchard. Certains soirs, c'est un mélange de limonade et d'une demi-bouteille de vodka Cherry Smirnoff. L'alcool ralentit les abeilles.
À vrai dire, je préfère simplement expulser les abeilles. Et alcool + bipolaire + médicaments bipolaires = mauvaise nouvelle.
Une partie de mon problème est qu'un verre en amène toujours quatre. Et quatre verres mènent toujours à un mal de tête écrasant et à un regret tout aussi écrasant. Je ne suis pas un ivrogne colérique, mais j'agis extrêmement hors de caractère.
J'ai donc vidé mes deux bouteilles restantes d'Angry Orchard hier matin. Il y a une bouteille de whisky dans le congélateur, mais mon corps s'est instantanément purgé de l'alcool noir depuis que j'ai commencé à boire il y a 11 ans.
Cela comprendra quelques conversations embarrassantes avec vos amis et votre famille. Au minimum, je dirai juste que je ne bois pas. Ensuite, je choisirai entre dire que je prends un médicament qui interagit avec l'alcool (vrai) ou que je prends quelque chose pour la dépression .
J'ai beaucoup tourné en rond ces 12 derniers mois. Je pense que cela a été la pire année depuis que j'ai lutté contre la psychose post-partum en 2016. Et je dois assumer la responsabilité de ma part dans mon propre dénouement.
Voici une nouvelle année pour apprendre à prendre soin de moi à nouveau.
Peut être une image de texte qui dit ’The MIGHTY 2 Trouble bipolaire Trouver les bonnes choses tout au long de ma vie avec un trouble bipolaire’
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Témoignage de proche : "règles" pour une bonne relation quand votre partenaire a un trouble bipolire

 "règles" pour une bonne relation quand votre partenaire a un trouble bipolaire

Jason Stefanuk
Kathy et moi sommes ensemble depuis cinq ans. Je trouve cela étonnant étant donné que nous vivons tous les deux avec un trouble bipolaire. J'ai bipolaire 1 et Kathy a bipolaire II .
Au cours de ces cinq années, nous avons grandi et appris ensemble. Notre relation n'a pas été parfaite, mais elle est devenue la meilleure relation que nous ayons jamais eue. C'est pourquoi j'écris ceci - pour partager avec vous les règles que nous suivons pour avoir une bonne relation tout en vivant avec un bipolaire.
Règle #1 : La personne atteinte de trouble bipolaire doit traiter et gérer sa maladie et continuer à faire tous les efforts pour traiter et gérer son trouble bipolaire
Le traitement prend généralement la forme de médicaments. Ils devraient également suivre une stratégie de gestion bipolaire .
Au partenaire - La première règle concerne l'effort. Vous ne pouvez pas entièrement contrôler le trouble bipolaire .
Une fois qu'une personne a un trouble bipolaire , il ne disparaît pas simplement. Le trouble bipolaire a tendance à afficher des symptômes ou à se déclencher aux moments les plus étranges. Un traitement et une gestion appropriés atténuent les symptômes, mais ils se produisent toujours.
Si l'effort pour traiter et gérer cette maladie est là, c'est tout ce que vous pouvez demander. La stabilité "parfaite" n'existe pas , et vous ne devez pas non plus vous attendre à ce que votre proche atteint de trouble bipolaire soit complètement stable tout le temps.
Règle n°2 : Renseignez-vous.
Kathy est bipolaire II et moi bipolaire 1 . Quand j'ai rencontré Kathy, j'en savais beaucoup sur le trouble bipolaire 1 et je pensais bêtement que bipolaire II était la même chose. Disons que cette hypothèse était presque désastreuse.
Les différents types de trouble bipolaire peuvent ressembler à la même maladie, mais chaque type a des symptômes uniques qui affectent la personne différemment.
Apprenez à connaître le type de trouble bipolaire dont ils souffrent et ses symptômes.
Vous ne pouvez pas gérer le trouble bipolaire de quelqu'un à sa place, mais vous pouvez vous renseigner sur ce qu'est une bonne gestion bipolaire .
Développer une compréhension du médicament qui a été prescrit, ce qu'il est censé faire et les effets secondaires possibles. Découvrez à quoi ressemblent les signes avant-coureurs d'une rechute. Prendre conscience des déclencheurs et des facteurs de stress. Comprenez la nécessité d'un bon sommeil, d'une alimentation saine et d'exercices réguliers. Découvrez pourquoi il peut parfois être nécessaire de limiter la consommation de caféine et d'alcool. Aide à la manière d'une pom-pom girl, pas du patron.
Encourager plutôt qu'exiger. S'assurer que la règle 1 est suivie est de la plus haute importance.
Règle #3 : Les deux partenaires doivent créer et utiliser leur propre système de soutien.
Pour la personne atteinte de trouble bipolaire, cette équipe de soutien doit comprendre à la fois un soutien professionnel et non professionnel. Pour la personne non bipolaire , elle n'a peut-être pas besoin d'aide professionnelle, mais elle a besoin d'un soutien au-delà de quelques membres de sa famille et de ses amis. Il existe des groupes de soutien pour la famille et les amis des personnes atteintes de maladies mentales.
Règle #4 : Il ne s'agit pas d'eux ; il s'agit de vous.
Cette règle s'applique aux deux parties et demande beaucoup d'étude et de pratique. Si quelque chose vous dérange, c'est votre problème, pas celui de votre partenaire. Apprendre à répondre plutôt qu'à réagir est l'une des compétences les plus importantes que vous puissiez développer.
L'avantage d'apprendre cette compétence est une relation étonnamment bonne . Cette pratique élimine les reproches, les attentes et garde les yeux sur vous. Cela vous permet de voir le bien dans votre relation et de ne pas vous concentrer sur les problèmes.
Règle n° 5 : Traitez vos problèmes individuels grâce à un soutien sain.
Réglez les problèmes de votre couple par une conversation calme et faites appel à une aide extérieure si vous en avez besoin. Ne militarisez pas les problèmes. N'apportez pas de problèmes passés à utiliser sur votre partenaire pour les abattre. Si vous n'utilisez pas les problèmes comme des armes, vous vous en sortirez mieux.
Règle n° 6 : Des problèmes comme la dépendance et d'autres problèmes émotionnels (comme la codépendance ) doivent être traités.
Vous les traitez de la même manière que vous traitez le trouble bipolaire - en utilisant un système de soutien. S'il y a un trouble concomitant, ne forcez pas un partenaire à aller ou à s'impliquer dans votre soutien. Rappelez-vous, c'est votre soutien, pas le leur.
Règle #7 : S'il y a un effort visible et constant pour faire de leur mieux pour gérer leur trouble bipolaire , vous ne pouvez rien demander de plus.
Pour le partenaire d'une personne atteinte de trouble bipolaire , être impliqué avec une personne atteinte de trouble bipolaire peut être un travail difficile, mais cela en vaut la peine. En suivant ces règles, j'espère que votre relation a de meilleures chances de se développer et de réussir. Qui sait, cela pourrait devenir la meilleure relation que vous ayez jamais eue, comme Kathy et la mienne.

Témoignage épisode maniaque puis dépressif

 [ Chronique d’une rupture de traitement ]

Honnêtement, je ne pensais plus jamais me retrouver en rupture de traitement.
La dernière s’était soldée par une hospitalisation sous contrainte avec mise sous contention et isolement… l’horreur de l’horreur, le pire du pire de l’hôpital psy !
Et de peur de me retrouver de nouveau dans cette situation, j’étais devenue plus vigilante…
Je pensais donc être suffisamment prévoyante pour ne pas me retrouver sans médicaments, et pourtant…
{ Chronologie }
Début décembre, dernier rdv de l’année chez le psy. Séance classique, pas de drame ni d’explosion, tout est sous contrôle.
Il m’annonce qu’il prend des congés et qu’il ne rentrera que fin janvier, « mais il y aura un remplaçant si besoin ».
Je rétorque avec une pointe d’ironie « Le même qu’il y a 2 ans ? Franchement, il était naze, j’ai pas du tout accroché ! ».
Je vois ses yeux se plisser et je devine son sourire sous son masque. Il sait que je n’aime pas les remplaçants.
On convient ensemble que je ne reviendrai qu’à son retour et il me fait mon ordonnance avec mon traitement habituel, le même depuis 3 ou 4 ans.
Tout se passe bien jusqu’à la semaine dernière…
Lundi dernier, je finis la plaquette de médocs, je vais en prendre une autre dans la boîte et je réalise qu’il ne me reste que 5 jours de traitement.
Je fouille vite fait dans la salle de bain, pas de boîte d’avance ! Normal…
Je me dis qu’il faudra que j’appelle le secrétariat du psy dans la semaine et je vais me coucher.
Mais, entre le boulot, les rdv kiné, orthopédiste et tout le bazar… j’oublie !
Petit vent de panique le mercredi soir !
Je réalise que je vais vraiment me trouver en rade ce week-end et que si je ne m’en occupe pas rapidement, ça va être la merde ! 😬
Jeudi, j’appelle 1 fois, 2 fois, 3 fois…
Pas de réponse…
Vendredi, pareil…
Je me résigne à passer le week-end comme ça. Et je commence à compter.
Je vais prendre le dernier médoc vendredi soir, donc samedi pas de problème…
Je serai en rupture à partir de samedi soir, mais en général, je ressens le manque vers le 3ème jour et ca dégénère au 5ème…
J’ai donc jusqu’à mercredi max pour trouver une solution. Ça me rassure un peu.
Lundi, j’arrive enfin à joindre le secrétariat en début d’aprem. L’assistante me répond, on se connaît bien depuis le temps, elle est cool, je l’aime bien.
Je lui explique, elle me rassure et me demande de confirmer mon mail pour m’envoyer l’ordonnance dès que le remplaçant l’aura faite.
Je suis soulagée.
Mais…
L’assistante me rappelle, « je suis sincèrement désolée, mais le remplaçant ne veut plus faire d’ordonnance pour des patients qu’il ne connaît pas. Même si c’est le traitement habituel, il ne veut pas ».
Pas de panique, je lui demande si c’est possible d’avoir un rdv en urgence, histoire d’avoir quand même mon ordonnance.
Elle se renseigne et me rappelle 15’ plus tard.
« C’est non. Il ne voit pas les patients qu’il ne connaît pas en urgence. Je suis vraiment désolée. Essayez de voir avec votre médecin traitant, sinon allez aux urgences ».
Je m’agace et je lui dis ce que je pense, même si elle n’y est pour rien. Je vais me retrouver en grande difficulté juste pour un problème d’ordonnance alors que c’est un traitement de longue date. On prend donc le risque de la décompensation et de l’hospitalisation, c’est ridicule et débile !
Ça fait 2 jours et demi que je suis sans traitement et je commence à ressentir le manque, bouffées de chaleur, tête qui tourne, mains extrêmement moites, palpitations… sans compter la peur de décompenser qui ajoute du stress et de l’anxiété.
J’appelle le secrétariat du médecin traitant, qui est aussi en vacances.
Difficile de demander au remplaçant de faire l’ordonnance sans me voir alors que ce n’est pas mon généraliste qui fait l’ordonnance habituellement.
Mais il y a une possibilité de rdv mercredi.
J’ai peur que ça soit juste.
Lundi soir, aromathérapie et huiles essentielles pour essayer de compenser un peu.
Et je réfléchis aux options.
Va falloir que je tente avec la pharmacie demain, même si je sais que c’est pas gagné vu le type de traitement…
Faut que je retrouve la dernière ordonnance… Je fouille partout, c’est pas le genre de papier que je classe, et je l’ai peut-être jeté 😬
Et là, miracle ! Je tombe sur une vieille ordonnance que je n’ai pas utilisée ! Comme c’est valable 3 mois, je suis sauvée ! J’irai demain, ouf…
Mardi, je me sens très fatiguée et j’ai de plus en plus de symptômes physiques et psychiques liés au manque. Je sursaute, je suis à fleur de peau, je me sens angoissée, je n’arrive pas du tout à me concentrer, j’ai des vertiges, des maux de ventre, la vue brouillée, très envie de pleurer… et toujours les mains extrêmement moites, les bouffées de chaleur…
Je reste isolée de mes collègues pour ne pas me mettre en difficulté et je bénis le ciel de voir que mon seul rdv de la journée a été annulé.
Vivement ce soir !
Enfin, hier soir, je passe à la pharmacie récupérer mon précieux sésame !
Je prends mon traitement en me couchant, aux horaires habituels.
Aujourd’hui, ça va mieux. Même s’il reste de l’anxiété, des palpitations, de la fatigue et la tête qui tourne. Mais j’ai bien dormi, j’ai moins peur et je sais que ça va passer. 🌱
[ Pourquoi je raconte ça ?
Pour déculpabiliser les personnes à qui ça pourrait arriver. Non, ça n’est pas de votre faute si vous vous retrouvez sans ordonnance. Il peut arriver qu’on oublie, comme tout le monde, sauf que ça peut avoir un impact bien plus important pour nous. Il ne faut pas qu’on se déresponsabilise mais tout ne doit pas reposer uniquement sur nos épaules.
Pour responsabiliser les médecins et leur rappeler que nous ne sommes pas un simple nom ou un numéro. Derrière, il y a des êtres humains qui peuvent se retrouver en grande difficulté juste pour des questions de « principes ».
Pour faire prendre conscience à tous que nos traitements ne sont pas inutiles et que ce ne sont pas des caprices quand on dit qu’on en a besoin. J’ai déjà entendu « mais c’est pas grave si tu les prends pas pendant un week-end / pendant les vacances… », bah en fait si, ça peut être grave et ça peut conduire à des situations dramatiques.
Alors, si ça vous arrive, n’hésitez pas à solliciter l’ensemble de votre réseau de soin. Et si vous ne trouvez pas de solution, vous pouvez aller chez sos médecin ou aux urgences avant de vous retrouver en grande difficulté. Et voyez avec un soignant à quel moment de la journée il faut redémarrer la prise du traitement. Dans mon cas, il fallait que je le prenne le soir aux mêmes horaires qu’avant, mais ça n’est pas valable pour tous les médicaments, donc renseignez-vous et soyez prudents.
Prenez soin de vous 🌿 ]
Avec l'acceptation de la personne temoignante. Témoignage issu du blog Itinérante escarpée

Témoignage rupture de traitements


 [ Chronique d’une rupture de traitement ]

Honnêtement, je ne pensais plus jamais me retrouver en rupture de traitement.
La dernière s’était soldée par une hospitalisation sous contrainte avec mise sous contention et isolement… l’horreur de l’horreur, le pire du pire de l’hôpital psy !
Et de peur de me retrouver de nouveau dans cette situation, j’étais devenue plus vigilante…
Je pensais donc être suffisamment prévoyante pour ne pas me retrouver sans médicaments, et pourtant…
{ Chronologie }
Début décembre, dernier rdv de l’année chez le psy. Séance classique, pas de drame ni d’explosion, tout est sous contrôle.
Il m’annonce qu’il prend des congés et qu’il ne rentrera que fin janvier, « mais il y aura un remplaçant si besoin ».
Je rétorque avec une pointe d’ironie « Le même qu’il y a 2 ans ? Franchement, il était naze, j’ai pas du tout accroché ! ».
Je vois ses yeux se plisser et je devine son sourire sous son masque. Il sait que je n’aime pas les remplaçants.
On convient ensemble que je ne reviendrai qu’à son retour et il me fait mon ordonnance avec mon traitement habituel, le même depuis 3 ou 4 ans.
Tout se passe bien jusqu’à la semaine dernière…
Lundi dernier, je finis la plaquette de médocs, je vais en prendre une autre dans la boîte et je réalise qu’il ne me reste que 5 jours de traitement.
Je fouille vite fait dans la salle de bain, pas de boîte d’avance ! Normal…
Je me dis qu’il faudra que j’appelle le secrétariat du psy dans la semaine et je vais me coucher.
Mais, entre le boulot, les rdv kiné, orthopédiste et tout le bazar… j’oublie !
Petit vent de panique le mercredi soir !
Je réalise que je vais vraiment me trouver en rade ce week-end et que si je ne m’en occupe pas rapidement, ça va être la merde ! 😬
Jeudi, j’appelle 1 fois, 2 fois, 3 fois…
Pas de réponse…
Vendredi, pareil…
Je me résigne à passer le week-end comme ça. Et je commence à compter.
Je vais prendre le dernier médoc vendredi soir, donc samedi pas de problème…
Je serai en rupture à partir de samedi soir, mais en général, je ressens le manque vers le 3ème jour et ca dégénère au 5ème…
J’ai donc jusqu’à mercredi max pour trouver une solution. Ça me rassure un peu.
Lundi, j’arrive enfin à joindre le secrétariat en début d’aprem. L’assistante me répond, on se connaît bien depuis le temps, elle est cool, je l’aime bien.
Je lui explique, elle me rassure et me demande de confirmer mon mail pour m’envoyer l’ordonnance dès que le remplaçant l’aura faite.
Je suis soulagée.
Mais…
L’assistante me rappelle, « je suis sincèrement désolée, mais le remplaçant ne veut plus faire d’ordonnance pour des patients qu’il ne connaît pas. Même si c’est le traitement habituel, il ne veut pas ».
Pas de panique, je lui demande si c’est possible d’avoir un rdv en urgence, histoire d’avoir quand même mon ordonnance.
Elle se renseigne et me rappelle 15’ plus tard.
« C’est non. Il ne voit pas les patients qu’il ne connaît pas en urgence. Je suis vraiment désolée. Essayez de voir avec votre médecin traitant, sinon allez aux urgences ».
Je m’agace et je lui dis ce que je pense, même si elle n’y est pour rien. Je vais me retrouver en grande difficulté juste pour un problème d’ordonnance alors que c’est un traitement de longue date. On prend donc le risque de la décompensation et de l’hospitalisation, c’est ridicule et débile !
Ça fait 2 jours et demi que je suis sans traitement et je commence à ressentir le manque, bouffées de chaleur, tête qui tourne, mains extrêmement moites, palpitations… sans compter la peur de décompenser qui ajoute du stress et de l’anxiété.
J’appelle le secrétariat du médecin traitant, qui est aussi en vacances.
Difficile de demander au remplaçant de faire l’ordonnance sans me voir alors que ce n’est pas mon généraliste qui fait l’ordonnance habituellement.
Mais il y a une possibilité de rdv mercredi.
J’ai peur que ça soit juste.
Lundi soir, aromathérapie et huiles essentielles pour essayer de compenser un peu.
Et je réfléchis aux options.
Va falloir que je tente avec la pharmacie demain, même si je sais que c’est pas gagné vu le type de traitement…
Faut que je retrouve la dernière ordonnance… Je fouille partout, c’est pas le genre de papier que je classe, et je l’ai peut-être jeté 😬
Et là, miracle ! Je tombe sur une vieille ordonnance que je n’ai pas utilisée ! Comme c’est valable 3 mois, je suis sauvée ! J’irai demain, ouf…
Mardi, je me sens très fatiguée et j’ai de plus en plus de symptômes physiques et psychiques liés au manque. Je sursaute, je suis à fleur de peau, je me sens angoissée, je n’arrive pas du tout à me concentrer, j’ai des vertiges, des maux de ventre, la vue brouillée, très envie de pleurer… et toujours les mains extrêmement moites, les bouffées de chaleur…
Je reste isolée de mes collègues pour ne pas me mettre en difficulté et je bénis le ciel de voir que mon seul rdv de la journée a été annulé.
Vivement ce soir !
Enfin, hier soir, je passe à la pharmacie récupérer mon précieux sésame !
Je prends mon traitement en me couchant, aux horaires habituels.
Aujourd’hui, ça va mieux. Même s’il reste de l’anxiété, des palpitations, de la fatigue et la tête qui tourne. Mais j’ai bien dormi, j’ai moins peur et je sais que ça va passer. 🌱
[ Pourquoi je raconte ça ?
Pour déculpabiliser les personnes à qui ça pourrait arriver. Non, ça n’est pas de votre faute si vous vous retrouvez sans ordonnance. Il peut arriver qu’on oublie, comme tout le monde, sauf que ça peut avoir un impact bien plus important pour nous. Il ne faut pas qu’on se déresponsabilise mais tout ne doit pas reposer uniquement sur nos épaules.
Pour responsabiliser les médecins et leur rappeler que nous ne sommes pas un simple nom ou un numéro. Derrière, il y a des êtres humains qui peuvent se retrouver en grande difficulté juste pour des questions de « principes ».
Pour faire prendre conscience à tous que nos traitements ne sont pas inutiles et que ce ne sont pas des caprices quand on dit qu’on en a besoin. J’ai déjà entendu « mais c’est pas grave si tu les prends pas pendant un week-end / pendant les vacances… », bah en fait si, ça peut être grave et ça peut conduire à des situations dramatiques.
Alors, si ça vous arrive, n’hésitez pas à solliciter l’ensemble de votre réseau de soin. Et si vous ne trouvez pas de solution, vous pouvez aller chez sos médecin ou aux urgences avant de vous retrouver en grande difficulté. Et voyez avec un soignant à quel moment de la journée il faut redémarrer la prise du traitement. Dans mon cas, il fallait que je le prenne le soir aux mêmes horaires qu’avant, mais ça n’est pas valable pour tous les médicaments, donc renseignez-vous et soyez prudents.
Prenez soin de vous 🌿 ]
Avec l'acceptation de la personne temoignante. Témoignage issu du blog Itinérante escarpée

Témoignages troubles bipolaires mentaux et physique

 Parce que le trouble bipolaire est considéré comme une maladie mentale , la plupart des gens se concentrent sur la façon dont les hauts et les bas des épisodes maniaques et dépressifs peuvent être éprouvants mentalement.

Mais les symptômes du trouble bipolaire peuvent être tout aussi physiques que mentaux. Et parfois, les différentes « catégories » de symptômes s'entremêlent
Voici ce que disent les personnes sur ces symptômes physiques:
1. « Perte de mémoire. J'ai fait des choses pendant un épisode maniaque dont je ne me souviens plus plus tard, me demandant comment j'étais arrivé là où je me trouvais. -Shannon D.
2. « Acathisie . Imaginez que vous assistez à une conférence et que vous deveniez vraiment anxieux, et que vous commenciez à faire rebondir votre jambe. Imaginez maintenant que vous êtes si agité que vous devez rebondir ou secouer tout votre corps pour essayer de soulager l'inconfort. Et pas seulement une heure, pendant plusieurs jours, parfois des jours. J'ai l'impression d'être littéralement piégée dans ma propre peau, et la seule issue est de la déchirer ou de la décoller. —Meghan G.
3. "Ne pas pouvoir dormir en cas d'hypomanie et ne pas dormir suffisamment en cas de dépression. Les niveaux d'énergie sont erratiques. Manque d'appétit ou faim et manger trop. Douleurs corporelles et sensation d'avoir besoin de sortir de sa propre peau. — Jazmyne F.
4. "Mes niveaux d'énergie changent vraiment de façon spectaculaire. Lorsque je suis hypomaniaque, je peux rester dehors toute la journée et m'adapter à quatre choses différentes, alors que lorsque je suis déprimé, je n'ai pas l'énergie nécessaire pour sortir du lit de temps en temps. -Madoka S.
5. « Maladresse. Quand je suis trop « debout », je bouge trop vite et laisse tomber tout, claque les armoires et les portes sans le vouloir, je trébuche sur le sol. Quand je commence à devenir plus maladroit, je sais que je dois ralentir ou je deviendrai complètement maniaque. —Icee B.
6. « Cela ne vous dérange pas d'aller à des millions de kilomètres à l'heure, mais votre corps est tellement épuisé que vous ne pouvez pas bouger. C'est comme un marathon rien que de lever les bras pour se brosser les cheveux, même si vous allez aussi loin ce jour-là. — Kaytlynn J.
7. "Mon irritabilité me fait mal physiquement. Je sens mon cerveau palpiter douloureusement contre mon crâne et mes membres se mettent à picoter et mon cœur commence à battre plus vite au hasard et c'est presque comme une crise d' anxiété exhaustive mais constante quand je suis d'humeur irritable. —Betsi L.
8. "J'ai des nœuds dans les épaules et le dos parce que je reste tendu tout le temps. Certains ont la taille d'une balle de golf. J'ai aussi des crampes musculaires. J'aimerais vraiment pouvoir me permettre d'avoir des massages réguliers. Je ne me sens jamais détendu et cela affecte ma posture. -Robin J.
9. "Ne pas pouvoir parler. Je pense que je forme des phrases complètes lorsque je ressens l'anxiété associée à mon bipolaire. Pourtant. les gens me disent que c'est vraiment juste un tas de "umm" et d'oublier ce que je disais. —Olivia W.
10. "Une sensation de bourdonnement étrange que je ressens dans tout mon corps et les papillons sans fin dans mon estomac pendant un épisode maniaque. Cela me donne l'impression que je pourrais courir pendant des heures mais aussi vomir. De plus, cela rend le sommeil presque impossible. - Cassy H.
11. "Être en surpoids. Je mange trop et je ne peux pas m'entraîner quand je suis déprimé. Et je me couche tard et j'ai très faim quand je suis maniaque. Rien de bon ne peut m'arriver physiquement quand j'utilise toute mon énergie à me battre pour y rester mentalement. — Mallory J.
12. "Votre corps et votre esprit deviennent en quelque sorte séparés. Par exemple, lorsque vous êtes dans un épisode dépressif et que vous ne pouvez pas sortir du lit, votre cerveau vous hurle dessus, essayant de vous forcer à vous lever, mais votre corps n'écoute pas. Puis, lors d'un épisode maniaque, votre corps vous crie de le laisser se reposer, mais votre cerveau est tout, 'Non. Nous devons finir de réorganiser votre chambre à une heure du matin afin d'avoir le temps de terminer un cahier à couverture rigide et de lire deux romans avant que le soleil ne se lève. " - Reinrose B.
13. "Pendant que j'éprouve des symptômes d'anxiété et des phases d'hypomanie, je tire sur mes cheveux (mais pas pour les arracher). Je roule et fléchis également mes chevilles et mes poignets, généralement sans m'en rendre compte. — Aimée C.
14. "Je me parle à voix haute quand je suis maniaque. Il y a tellement de pensées et de stress à propos de certains aspects de ma vie que je rejoue sans cesse comment gérer les situations dans ma tête pour ne pas avoir la diarrhée de la bouche de manière inappropriée. Mais je ne pense pas seulement à ces situations, je les dis à haute voix : dans la voiture, sous la douche, etc. Je me rattrape et j'espère que personne ne m'a entendu. C'est comme s'il y avait tellement de pensées qui s'emballaient qu'elles ne pouvaient s'empêcher de déborder verbalement aussi. —Tracy S.
15. "Problèmes de peau variés. Quand je roule à des millions de kilomètres à l'heure et que je ne dors pas, je suis rempli d'hormones de stress et ma peau en prend un coup. Idem avec la dépression . Quand je suis nivelé, ma peau s'éclaircit jusqu'au prochain épisode. -Kelly A.
16. "Les problèmes gastro-intestinaux sont courants pour moi. J'ai dû subir une opération d'urgence de la vésicule biliaire et je vis toujours avec des problèmes tous les jours. -Tiffany I.
17. « Panne de courant. Lorsque la rage s'installe, je m'évanouis et je ne me souviens pas de tout ce que je dis ou fais. J'ai aussi des maux de tête à cause de la colère extrême ou des montées d'adrénaline. Je suis également très fatigué, même si je ne fais rien physiquement. Mon cerveau m'épuise. —Randi E.
18. « Des hallucinations tactiles — des choses qui rampent sur moi ou des gens ou des choses qui me frôlent et qui ne sont pas là. Ne pas pouvoir garder mon corps immobile et avoir des spasmes musculaires sans douleur (acathisie), perte de mémoire et brouillard cérébral, heurter ou heurter constamment des objets, des nœuds, des douleurs et des muscles très tendus dans le dos, les épaules et le cou, une mâchoire raide et douloureuse à force de la serrer et de grincer des dents, de ne pas pouvoir respirer, d'hallucinations auditives - généralement pas de mots spécifiques que je puisse distinguer, plutôt comme des cris. Claustrophobie et hyperventilation lors d'anxiété et lors d'épisodes maniaques. — Cristal T.
19. « Le bégaiement . Parfois, c'est tellement grave que je ne peux pas finir ma phrase, alors je m'arrête et je dis ça ne fait rien et je m'en vais – c'est plus facile que de m'embarrasser davantage. —Kiesha L.
20. "Je peux sentir mon cœur battre dans tout mon corps. J'ai l'impression de voyager aussi vite qu'un colibri tout en restant complètement immobile. — Amber Linn G.

Témoignage bipolarité et travail

 " Bonjour à tous. Après avoir lu avec soin deux riches témoignages, l'un sur la difficulté du monde du travail pour nous bipolaires, et l'un sur le cheminement vers une certaine (belle) stabilité qui peut passer par différents événements (dont outre travail), je vous propose un exemple de vie, la mienne, professionnellement chaotique ; et des parades pour ne pas s'exclure de la société.

C'est en 2012 que je termine un Master 1 après des années de Mentions Très Bien et Bien dans mes études, avec un stage qui se révélera très réussi. Rempli d'éloges et dont le travail rendu sera approuvé par l'organisation où j'ai pu travailler. S'annonce alors une carrière très prometteuse puisque je trouve pour apprentissage de Master 2 une très importante compagnie, très élitiste, qui me fait une place de choix. Pour moi qui était déjà diagnostiquée bipolaire depuis alors 4 ans, et sans doute l'étant d'ailleurs depuis 8 ans, mon avenir professionnel s'annonçait radieux et pas l'ombre d'un nuage n'était au ciel. Bien que les études furent amoncelées de périodes de dépression, la passion dévorante que j'avais pour celles-ci me remettait toujours en piste au moment des partiels, dans un stress qui était là et seulement là totalement bénéfique.
Mais mon Master 2 fut le commencement d'un certain chaos. 35Heures (et heures supplémentaires non déclarées mais acceptées volontiers) de travail en entreprise, 35h la semaine suivante voire 40 en cours et ses exposés en plus tard le soir, avec un traitement qui pourtant me clouait au lit dès 20heures... Non, je ne tenais plus le rythme. C'est ainsi que j'ai connu pendant cet apprentissage mon premier arrêt maladie pour dépression, puis des périodes de fluctuations de capacité de travail par phases hypomaniaques, mixtes ou dépressives. Là où les dirigeants étaient ravis de leur recrutement, les mois s'écoulaient et ils en devenaient sceptiques. L'année se termine de la façon suivante : une sorte de burn out, 4 mois d'hospitalisation, des partiels d'examens réalisés en rattrapages des premiers rattrapages où bloquée en hôpital je ne pouvais aller...et donc un grand manquement à l'entreprise. Bref, ce Master 2 je le terminais sur des 0 en partiels et sur un mémoire de fin d'études non rendu. L'académie me l'a donné en me l'exprimant ainsi : on vous le donne malgré tout. L'entreprise n'a plus voulu entendre parler de moi – les phases hypomaniaques ayant engendrées des attitudes « perchées » qui ont choqué un grand nombre de dirigeants (je travaillais dans les bureaux de la direction), les phases dépressives se comprenant un peu mieux par eux mais ne me permettant pas une productivité jugée normale.
Je suis sortie de ces études, de cet apprentissage sans reconduction d'un contrat en CDD puis CDI qui m'avait été promis. Il fallait tout recommencer à 0 dans mes recherches et j'ai déménagé loin.
Les premières recherches d'emploi puisque j'ai quand même validé mon diplôme, même d'une drôle de façon... Sortant de 4 mois d'hospitalisation psychiatrique, je mets un moment à m'en remettre et ne cherche alors pas vraiment activement au début. Un peu d'oisiveté je le reconnais, j'essaie juste de rétablir mon moral. Je me rends compte que j'ai commencé à perdre beaucoup de points : encore un peu de confiance en moins, de la concentration, de l'attention...
Mais je me lance enfin dans mes recherches. Et là, la dégringolade professionnelle commence. Je vais faire l'accroche ainsi : je n'ai pas réellement travaillé depuis cet apprentissage en 2012/2013.
J'ai essayé une vingtaine de contrats de mémoire, une vingtaine d'emplois donc. Arrive toujours la même rengaine : je tiens les postes entre une demi-journée (et par une fois je n'ai même pas pu me rendre à l'entreprise qui venait de me recruter pour ne serait-ce que faire une heure...) et deux mois maximum. J'ai beau essayé : dans mon domaine d'études où je suis diplômée et expériences, dans un métier passion, dans du job alimentaire ou dans des métiers qui me bottent sur papier. Je n'ai pas de difficultés à être embauchée. En effet, en phase plutôt haute, je postule beaucoup je suis une pile électrique et sais convaincre dès la lettre de motivation (qui vaut désormais bien plus que mon CV troué) pour décrocher un entretien...où la confiance en moi de la phase haute me donne toutes les clefs pour faire entendre à l'employeur ce qu'il faut pour qu'il me recrute.
Mais les raisons à ce que je ne reste pas en poste ? Pour mes propres ruptures de période d'essai : un stress épouvantable pour commencer. Des attaques de panique à n'en plus finir sur lieu de travail. Sur un lieu de travail d'ailleurs j'avalerais beaucoup de médicaments, sans en faire une tentative de suicide pour autant, j'en serai « éméchée » tout de même, c'est très mauvais pour la santé. Il y a aussi divers autres facteurs : le non-sens ressenti quand on a accumulé trop de souffrances, de ne pas trouver de « puissance supérieure » sans parler du tout religion mais dans un sens...d'un sens oui qui m'animerait pour le travail. Il y a le vide extrême et le sentiment d'ennui dans la plupart des postes. S'imaginer plusieurs heures semaines pendant 47 semaines par an sur le même poste, c'est abyssal. Il y a la fatigue, des médicaments, des moyens de locomotion... Il y a le manque total de confiance en soi, le syndrome de l'imposteur... Je pense que j'en oublie, mais tout ça fait tendre rapidement vers une certaine dysthymie si pas pire, une dépression. Et puis il y a eu les deux cas où l'entreprise elle-même a annulé ma période d'essai parce que ma concentration, mon attention, ma capacité d'apprentissage étaient quasi nulles... (alors même qu'en études j'excellais, la maladie s'étant empirée depuis).
Peut-être que certains se reconnaîtront dans ce témoignage ?
Pour un autre exemple, en hypomanie : je décide de commencer un tout nouveau métier. Sans aucunes bases, je postule à un poste et je suis tellement convaincante qu'on me promet un job saisonnier puis une alternance pour avoir un diplôme dans ce nouveau métier mais aussi juste après une création de poste CDI. Avant même de commencer le contrat je fais du démarchage de partenaires, je construis des supports d'animation (métier dans l'animation), etc.... Puis je commence et le jour J au soir, je vois que ce ne sera pas du tout mon truc, les angoisses sont revenues... Je laisse tout tomber, s'en suit une belle déprime.
En mai dernier encore j'ai essayé un tout nouveau métier, j'ai tenu deux journées. Ça en devient un record... Là, que fais-je encore, je recommence à re-regarder quelques offres. Deux boîtes viennent d'essayer de me joindre plusieurs fois, m'ont laissé des messages : c'est sans doute un intérêt pour me demander de réaliser un entretien de recrutement. Mon anxiété généralisée m'empêche totalement d'écouter ces messages. Alors je vais me griller sans réponse...
Je suis d'ailleurs déjà « grillée » dans plusieurs boites d'interim... Le travail ne s'annonce pas radieux. A 30 ans je ne me vois en fait jamais plus travailler... J'aurai tenté, mes jobs étudiants, mes stages, mon apprentissage... Tout ça pour ? Du chômage... Parce que la maladie n'épargne pas. Après que chacun se rassure, chaque parcours est bien unique. Nombreux sont ceux qui s'en sortent au travail. Mais moi, cela demeure une montagne. Malgré des suivis Cap Emploi (le Pôle Emploi des handicapés), ma reconnaissance RQTH... Je suis dans un beau flou artistique.
Alors je touche l'AAH. Mais celle ci n'étant pas à vie mais reconductible, je suis un gouffre d'angoisse à l'idée que malgré tout elle ne soit reconduite. Et qu'alors je vienne vivre dans une misère folle...
Amour à vous tous qui réussissez à travailler malgré tout. Amour à vous tous qui sont dans la même galère que moi. Courageux qu'est un chacun.
Alors pour m'occuper, actuellement que fais-je ? Je fréquente assidûment un Cattp. Je sais que ce n'est qu'une parenthèse, que ce ne peut être à vie. Mais au moins j'y respire franchement et c'est comme ça que je ne suis pas exclue de la société. Le Cattp c'est un Centre Thérapeutique d'Activités à Temps Partiel pour les malades psychiatriques, dont nombreux sont bipolaires. Nous y avons, un peu comme à l'hôpital de jour mais en plus soft, sur demi journées souvent que l'on choisit à sa guise, des activités : écriture, théâtre, sport, sorties, randonnées, jeux, affirmation de soi, accueil autour d'un café...accompagnés d'infirmiers psychiatriques. C'est une très belle façon de se faire un planning et ne pas dépérir à rester chez soi.
Je réalise aussi par périodes des bénévolats, via le télé-travail ; dans des domaines parfois proches de mes études. Quand je suis en forme en fait. Le grand avantage est que je construis mon emploi du temps moi même, que ce n'est pas trop chronophage ni stressant, que je peux faire des pauses où l'on ne me juge pas... Le bénévolat est aussi une source d'épanouissement.
Je ne sais plus trop bien comment résumer tout cela... Je profite avidement du Cattp pour ne pas déprimer. Des bénévolats quand je suis en forme. Vers quoi aller pour le travail reste compliqué... Je suis à moitié stabilisée mais dans une euthymie basse alors de quoi sera fait l'avenir... Je l'espère aussi de renouveaux dans les approches thérapeutiques autour de la bipolarité. Peut-être finirai-je par faire un bilan de compétences, mais les angoisses, le vide....devront continuer à essayer d'être soignés en TCC sûrement.
Message teinté de mes déboires et de quelques espoirs, voici ces quelques lignes...
Bien à vous tous chers bipotes, et aidants."

Argos 2001 Doubs Franche-Comté

E-café Sam. 27 mai 2023 10h-12h